Pendant qu’on s’chicane, qu’on s’ramasse, qu’on s’bouscule
Qu’on garde les yeux rivés sur l’adversaire, le concurrent, le malfaisant
On s’éponge le front de la main droite pour mieux préparer notre gauche
On se regarde dans (les) yeux pendant qui faudrait p’tête ben r’garder ailleurs
Le sentiment, de pas en avoir, nous en donne des acouphènes
Qui distrait du train qui s’promène autour avec lumières et sirène
Trop occupés hommes que nous sommes, on écoute ailleurs
Ailleurs on r’garde, Ailleurs on écoute, pendant que…
Qui pourrait croire que ça va vraiment mener que’que part tout ça
De pas vouloir un jour s’assoir avant que le sang coule, ruisselle et s’amoncelle
Soit qu’on se sépare la planète en 2, chacun de son côté, également partagée
Soit on s’mait ensemble pour garder c’qui reste avant que ça pette ça demain
Une conception, des préférences, une illusion qui font de nous des outils à tuer
À s’auto- ensanglanter pour fuir ou trouver refuge parce qu’on est occupé…
Oui Monsieur on est occupé à chercher, à travailler, à s’tirailler, à s’poupouner, à oublier, à s’fatiguer
Pendant que le gros chars passe et passe et passe
Pendant qu’on s’chicane, qu’on s’ramasse, qu’on s’bouscule
Que l’attention est détournée par l’oligarchie imposée,
Que le trésor de l’un devient l’endettement de l’autre
Ailleurs on r’garde, ailleurs, on écoute, pendant que…
Pendant que nos richesses fertilisent les élites
On engraisse nos pauvretés naturels pour les confiner – hors – marché
Les garder occupés pour ne pas qu’ils occupent
Un jardin trop visible où leur phonation pourrait faire echo
Pendant que l’on nous délimite les territoires de liberté et les mots accommodants
Les hommes de glace évitent le soleil et se camouflent
Pour expédier leurs messages privilégiés aux concubins bien placés
Pendant qu’ailleurs on r’garde et qu’ailleurs on écoute.